languageالعربية

Un centre de déradicalisation 5* en Arabie Saoudite

Le  centre de déradicalisation pour jihadistes , situé à Ryad a tout d'une résidence de vacances cinq étoiles : Piscine intérieure, terrasses ensoleillées et personnel de service en livrée:

Lieu de transition entre prison et liberté, le Centre de conseil et d'orientation Mohammed ben Nayef, dirigé par des religieux et des psychologues, a pour mission d'empêcher des condamnés ayant purgé leur peine de retomber dans le jihad.
D'anciens membres d'Al-Qaïda ou des talibans sont logés dans une série d'édifices, dotés de téléviseurs grand écran. Ils s'y promènent librement.
Ils ont accès à une salle de sports bien équipée, à des appartements réservés aux visites conjugales et à une clinique.

Le centre de réhabilitation, qui depuis 2004 a vu défiler plus de 3.300 extrémistes y compris des anciens de Guantanamo, a un "taux de réussite de 86 %", se vante Abou Maghayed.

Il s'agit selon lui de la proportion de "bénéficiaires" n'ayant pas renoué avec le jihadisme dix ans après leur sortie. Parmi les autres, explique-t-il, certains n'ont fait que montrer des signes de "comportement déviant" et seul un nombre infime a rechuté.
Un spécialiste américain du terrorisme, qui a étudié de près ce programme, estime que le taux de récidive est en fait plus élevé, s'appuyant sur des informations de presse signalant l'apparition d'ex-pensionnaires sur des champs de bataille jihadistes.
Un autre expert, John Horgan, de la Georgia State University aux Etats-Unis, explique à l'AFP qu'"il est impossible de savoir quelle valeur ajoutée ce programme apporte à la réduction de la menace d'un réengagement dans le terrorisme".

Si des spécialistes s'opposent à cette "méthode douce" consistant à prendre en charge des jihadistes ayant du sang sur les mains, les responsables saoudiens soulignent que la menace d'une sanction pèse toujours.
Ceux qui refusent de changer après au moins trois mois au centre sont renvoyés à "la procédure judiciaire" normale, assure Abou Maghayed.
Mais "on ne peut pas contrer le terrorisme par la force", argue Ali al-Afnan, psychologue au centre. "Seules les idées peuvent combattre les idées".
Le centre cherche à rendre difficile le retour à la violence en encourageant notamment les liens familiaux, mariages et naissances. La thérapie par l'art est également utilisée.
La comparaison de tableaux peints en début de séjour avec ceux réalisés ultérieurement sert à mesurer l'évolution psychologique des pensionnaires, relève Abou Maghayed.